Le poppers, aujourd’hui utilisé comme stimulant sexuel ou substance récréative, se compose de dérivés nitrés et notamment de nitrite d’amyle, découvert en 1844. Si ces dérivés sont utilisés en premier lieu dans l’univers médical, les composants du poppers sont ensuite appréciés des consommateurs, pour leurs propriétés vasodilatatrices entraînant une sensation euphorisante. Revenons un peu plus en détail sur l’histoire du poppers à travers les âges.
Les nitrites d’amyle, une découverte datant de 1844
C’est au 19ème siècle qu’Antoine-Jérôme Balard, un chimiste français, découvre le nitrite d’amyle. Ce dérivé nitré sera employé pour la première fois par un médecin écossais, Thomas Lauder Brunton, afin de soulager les spasmes coronariens. Cette substance est utilisée jusque dans les années 1970 partout dans le monde, lorsqu’elle est remplacée par la trinitrine, un produit plus efficace. Néanmoins, l’abandon du nitrite d’amyle par le secteur médical oblige le laboratoire qui le produisait à trouver d’autres utilisations, pour son produit. Voilà comment les soldats en partance pour la guerre du Viêtnam se sont retrouvés avec du poppers dans leur paquetage. Nous allons revenir sur cette histoire un peu plus en détail.
La poppers et la guerre du Viêtnam
Le poppers possède des effets désinhibants et améliore les performances physiques. À l’époque, l’US Army recherche des substances capables d’aider les soldats à supporter les difficultés de la guerre du Viêtnam, des produits en vente libre et légaux. Le laboratoire fabriquant le poppers propose alors son propre stimulant et fournit l’armée américaine en partance pour l’Asie.
C’est ainsi, aux États-Unis, que s’est démocratisé le poppers, disponible en vente libre jusqu’au 1969. Dès lors, il n’est accessible que sur ordonnance. Pour contrer la législation, la substance vasodilatatrice est alors commercialisée sous forme de parfum d’intérieur. Elle est alors massivement consommée par la population gay.
Le poppers en France : autorisé à la vente
Le poppers s’est également exporté en France. Jusqu’en 1989, il est autorisé à la vente. Toutefois, en 1990, un décret interdit la commercialisation de substances formulées à base de nitrites de butyle et de pentyle. Il est alors accessible dans les sex shops car il reste le nitrite d’amyle et de propyle. En 2011, en raison de la dépendance induite par le poppers et les risques d’abus, le Conseil d’État interdit la vente de tout type de poppers, une décision qui fera réagir les associations gaies, ainsi que SNEG. Néanmoins, le décret est annulé à la suite d’une étude, prouvant que cette substance n’occasionne aucun risque de dépendance, de pharmacodépendance.
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